Dignité et droits humains pour tous !
Ce lundi 15 avril, des personnes déboutées de leur demande d’asile et placées en hôtel se sont vu signifier oralement leur mise à la rue, sans préavis, sans document ni explication. Imaginez la panique et le stress de ces personnes sommées de faire leurs bagages sans savoir où aller, les informations contradictoires et successives ne permettant pas d’éclaircir la situation. Qui de la DDCSPP, de la préfecture, du 115, des hôteliers… prend de telles décisions sans tenir compte de l’être humain ? Certains avançant des raisons budgétaires avec des chiffres variant selon les interlocuteurs et la tournure des évènements, d’autres déclarant cibler les personnes seules et les couples sans enfants. Mais la réalité ne correspond pas aux déclarations :
- Une mère de famille placée dans une chambre d’hôtel et le mari avec l’enfant mineur dans un autre hôtel..!
- Un étranger malade dont la procédure est actuellement en cours
- Une dame de 77 ans, opérée des hanches, particulièrement vulnérable.
- et de même plusieurs personnes âgées très marquées psychiquement par des parcours chaotiques, voire violents dans leurs pays d’origine.
Nous reconnaissons aux pouvoirs publics la charge qui est la leur d’exercer leurs responsabilités dans la mise en œuvre des décisions. Cependant, depuis longtemps nous n’avons pas manqué d’alerter les services de l’Etat sur les incohérences d’un système que l’on dit saturé mais qui enferme les demandeurs d’asile dans des situations sans issue :
- maintenir des personnes pendant des années sans autorisation de travailler alors que les secteurs en tension, notamment le bâtiment, ne sont pas pourvus.
- confiner des personnes et des familles dans des chambres d’hôtel dans des conditions indignes, sans possibilité de cuisiner, de faire la lessive, d’étudier, d’avoir des relations sociales.
- classer dans les pays sûrs des États dont on connaît l’instabilité, la violence, et où les droits de la personne humaine sont quotidiennement bafoués.
- refouler les migrants dans le premier pays européen traversé, sans prendre en considération l’éternelle errance des populations en exil.
Dans un « document d’alerte » publié en 2017, nous demandions à Monsieur le Préfet des Vosges l’instauration d’un dialogue avec les partenaires à travers la mise en place d’une instance départementale de suivi de la demande d’asile et des personnes déboutées. Cette demande est plus que jamais d’actualité : puisse-t-elle permettre à chacune et chacun de trouver sa place dans la construction d’une société fraternelle et solidaire.